Jules Goux - 1885 - 1965
J’avais dix ans.
Dix ans, c’est l’âge où je me souviens avoir commencé à écouter et apprécier les histoires racontées par mon grand-père, Marcel Goux, et par son frère Maurice. C’est l’âge où j’ai pris conscience qu’ils avaient vécu des aventures automobiles extraordinaires. A cette époque, Marcel roule en 204, et Maurice en 504, moi je les ai en Dinky Toys dans les poches. Je suis passionné de voitures, j’en dessine tout le temps, mon frère, de six ans mon cadet suivra le même chemin, en allant même plus loin le jour où il franchira les portes de PSA pour embrasser une carrière d’ingénieur. Un nom revenait souvent dans leurs récits, Jules Goux, sorte de mythe dont je n’avais jamais entendu parler ; mes héros à moi, en 1976, s’appelaient Lauda, Icks, Lafitte, voire Fangio qui bien sûr représentait la légende du sport automobile.
Un jour, j’ai commencé à écouter plus attentivement ces récits, la vie de Jules Goux, sa victoire à Indianapolis, au nez et à la barbe des Américains, avec une voiture française, puis les leurs, mettant en scène des marques ou personnages disparus telles que Bugatti, Mathis, Amilcar, Darl’mat, Grégoire, et bien d’autres. Cela faisait soixante ans que la famille Goux et la marque Peugeot étaient liées. Ce Jules Goux n’y était pas pour rien, lui qui s’était retrouvé un jour de 1920 à devoir prendre sous son aile Marcel et Maurice GOUX devenus orphelins de père suite à un accident de chemin de fer. Lui qui, pilote officiel pour un grand constructeur en pleine gloire, allait leur insuffler cette passion qui allait changer le cours de leur vie, et des descendants de Marcel.